L’arrivée à l’Estancia Santa Thelma est inoubliable : les chauffeurs des bus connaissaient l’endroit, il était convenu qu’ils nous déposent devant car sur la route de Gobernador Gregores. Il est 4h30 du matin, le chauffeur nous signale qu’on est arrivé. Le jour se lève à peine et nous sommes au milieu de nulle part. Il est difficile de croire qu’il y a de la vie ici. Le bus est déjà reparti, nous espérons sincèrement que le chauffeur ne s’est pas trompé. L’Estancia se situe normalement à 2 km de la route. Nous commençons à marcher et sommes vite rassurés à l’aperçu d’une charrette où il est indiqué le nom de l’Estancia. Le chauffeur avait finalement raison 🙂
Après une demi-heure de marche, nous arrivons à destination et l’endroit est vraiment incroyable.
Nous ne voulons pas réveiller les autres volontaires, nous attendons tout en visitant l’endroit. Jean, un des volontaires, se réveille et nous montre notre cabane où nous dormirons les deux prochaines semaines. Nous attaquons le travail dans les champs dès l’après-midi. C’est l’occasion de rencontrer Marc-Antoine, le propriétaire de l’Estancia, sa compagne Isabelle, et les autres volontaires : Ben, Clovis, Léa (oui coïncidence) et Jean.
Petit récap : comme expliqué dans notre rubrique Préparatifs, Marc-Antoine a quitté la France il y a bien longtemps pour tenir une Estancia au milieu de la Patagonie (voir également son interview dans la rubrique La Vie Là-bas).
Les journées sont très chargées : nous travaillons 7 h par jour, 6 jours sur 7. Entre couper du bois, réparer les clôtures des chevaux et moutons, construire une table, un four à laine… On n’a pas le temps de s’ennuyer surtout qu’une fois le travail terminé, notre petite communauté doit s’activer pour allumer le poêle pour chauffer la pièce commune, se doucher à la casserole, faire du pain, préparer le dîner, les lessives… L’ambiance est super bonne, tout le monde est sur la même longueur d’onde et met la main à la pâte. On comprend vite que la vie d’un gaucho est très rustique.
Léa comme Mathieu ont eu un « léger » traumatisme dans leur jeunesse avec les chevaux et ne sont pas remontés sur un cheval depuis au moins 15 ans. Marc-Antoine disposant de plusieurs chevaux, il est temps de vaincre cette peur. Après avoir écouté les conseils de ce dernier et d’Isabelle, bonne cavalière également, nous voici en scelle. La balade commence tranquillement au pas. Nous montons une colline pour admirer le coucher de soleil, les couleurs sont magnifiques, parfaites pour contempler le paysage patagonien. Nous repartons mais le cheval de Mathieu prend peur et se cabre, Mathieu finit… par terre sur le dos. Il est difficile de remonter dessus car la bête semble énervée. La tension est palpable et la deuxième partie de la balade se passe totalement différemment que la première (nous parlons d’une balade de 20 minutes tout de même) ! Léa, étant très solidaire, décide de partir devant, seule, afin de laisser son cheval en dehors de tout cet affolement. Mais le cheval de Mathieu en a définitivement décidé autrement. Il se met à trotter pour rattraper le cheval de Léa et n’a rien trouvé de mieux que de donner des coups de tête dans son postérieur. Léa craint que son cheval ne parte, par conséquent, au galop et demande à Mathieu de façon calme et posée de « s’éloigner au plus vite » ! Celui-ci lui répond de la même façon, en toute zénitude qu’il « ne contrôle plus rien » et qu’il « fait ce qu’il peut ». Les dernières minutes sont longues, nous arrivons un peu crispés à l’Estancia et traumatisés pour les 15 prochaines années.
La dernière matinée se termine au village afin d’assister à une feria où les Caballeros s’affrontent. Le but est d’attraper un cheval sauvage, le sceller, le monter et d’attraper un foulard situé sur un poteau. L’exercice est très physique et un peu violent pour les chevaux tout de même.
Il est temps de quitter toute la petite troupe pour rejoindre El Chalten. Nous décidons de partir en stop, Marc-Antoine nous dépose donc au bord de la route 40 à 14h30. Tout le monde nous avait dit que faire du stop en Argentine fonctionnait et bien pas pour nous ! Après 5 h d’attente, la pluie et la nuit commencèrent à arriver. Nous décidons donc de retourner au village de Gobernador Gregores pour y passer la nuit. Sauf que nous n’avons plus beaucoup de liquide, l’équivalent de 20 euros et il est impossible de retirer dans la seule banque du village. Après négociation avec la propriétaire d’un hôtel, cette dernière accepte de nous héberger pour ce prix. Sur le chemin retour, nous rencontrons un homme qui nous dit que lendemain, il part pour El Chalten et qu’il pourrait nous prendre. Nous arrangeons un RDV pour le lendemain à 14h à la station-service.
Il est 14h à la station-service et toujours rien. A 15h, nous abandonnons et repartons pour faire du stop, nouvel échec… Cette fois-ci nous prenons la direction de la compagnie de bus pour acheter des billets. Ouf ils prennent la carte bleue ! Le seul bus passe à 5h30 du matin. Tant pis nous attendrons car le stop ce n’est pas pour nous !
Hahahhaaaa trop drôle l’histoire du cheval, je vous imagine tellement !!
Vous êtes beaux, avez l’air en pleine forme, ça fait vraiment plaisir d’avoir un update 🙂
Bisous, profitez bien!!
Au top ! Sympa d’avoir des news
des bisous !
Waouhhhh ! Quelles couleurs !!!! J adore ! Dommage pour la ballade à cheval , ca peut être tellement sympa ! Dis moi Mat, tu nous feras un petit portail en Bretagne ? 😉
Bisous
tant de souvenir là-bas, … l’estancia et surtout la galère du stop !!