Nous volons de Da Nang à Saigon. Nous ne sommes pas attardés très longtemps dans Saigon, le temps de faire notre cours de cuisine habituel et de visiter le musée de la guerre (à voir mais très intense). Nous pensions qu’avec Hanoï, nous avions tout vu côté circulation mais ce n’était rien comparé à Saigon ! Le piéton fait clairement partie de la caste inférieure et ne représente rien du tout ! Bon en tant que bons français, on a quand même voulu essayer le forcing et bien quand nous avons vu ce bus arriver droit sur nous sans ralentir, nous avons été dans l’obligation de faire demi-tour. Le peu de locaux à pied ont une peur folle de traverser, parfois on en retrouvait cachés derrière nous.
C’est donc sans regret que nous quittons cette ville de dingues pour retrouver au plus vite les petits bouts de choux, en banlieue.
Nous commençons notre mission de volontariat un lundi et Maurice Benoit, le président de l’association nous n’avait pas menti : l’accueil par les enfants fut incroyable, le portail franchi et quelques minutes après, des enfants dans les bras. Bon par contre, on nous avait dit qu’il y avait 60 enfants, en fait, c’est 341 enfants qui sont présents dans l’orphelinat !
Des classes de cours d’anglais ont été ouvertes un mois avant notre arrivée, nous assistons donc à l’une d’entre elles le matin. Cette matinée aura été notre seule matinée de formation car dès le lendemain, nous avons eu notre propre classe. Alors, comment dire, les premiers jours en classe ont été un peu… folkloriques. Tout d’abord, les élèves ont un peu la bougeotte, il n’est pas rare de les trouver debout sur les tables. Puis ils aiment parler fort, voire très très fort. Et pour finir, pour montrer toute l’affection qu’ils ont entre eux, nous devons les reprendre à plusieurs reprises afin de ne pas trop voir de coups de poings ou de gifles volés. Bref, nous adoptons une tout autre méthode les jours suivants. Un système de points avec des moins 1 quand l’élève se lève, parle, fait n’importe quoi et avec une récompense à la fin pour l’équipe gagnante. Il faut dire que ça fonctionne plutôt bien et les élèves progressent vite.
Les journées à l’orphelinat sont rythmées à la minute près. Après les cours d’anglais, direction le réfectoire où nous aidons les tout petits à manger. En réalité, ils se débrouillent très bien tout seuls, mais c’est plutôt pour donner du rythme au déjeuner. Après c’est sieste pour tout le monde, puis à nouveau cours (en vietnamien cette fois), dîner vers 17 h puis récréation jusqu’à la douche du soir. Les petits sont incroyables, 3 ans, 5 ans, 8 ans, ils se débrouillent tous tellement bien et veillent les uns sur les autres. Ils se checkent mutuellement en permanence : si la douche a bien été prise, si des poux ne se sont pas glissés dans les cheveux (moins sympa quand ils s’amusent à vous les mettre dans les mains), si les sucreries ou les jouets ont bien été partagés, c’est une grande communauté où tout le monde se connait bien. Et qu’est ce que ça rigole tout le temps !
Le weekend nous en profitons pour les sortir hors de l’orphelinat et là c’est la grande découverte : ils n’avaient jamais vu d’escalator ou d’ascenseur de leur vie et étaient encore moins allés au cinéma. A peine rentrés dans la salle qu’ils sont ressortis en courant morts de peur, quand les publicités ont commencé. Au début nous avons cru à une blague mais non, nous avons bien été obligés d’aller les chercher. La sortie piscine aussi fut une grande réussite d’abord car nous avons réussi à noyer personne, puis parce qu’on les voyait apprendre à mettre la tête sous l’eau. Pour tout, mais surtout pour ces sorties hors de leur cadre quotidien, on aurait tellement aimé rester plus longtemps pour réussir à sortir tous les enfants au moins une fois.
La fin de notre mission approche et l’idée d’en kidnapper quelques uns nous démangent. Ils sont tellement à croquer ! L’expérience est quand même assez forte : on est une bonne partie de la journée avec les enfants et on fait tellement d’activités différentes avec eux qu’on s’attache trèèès vite. Et de leur côté aussi. Certains sont même assez démonstratifs : des câlins et des bisous nous ont été plus ou moins discrètement faits depuis quelques jours et c’est terrible 🙂 Les questions ont fusé aujourd’hui et leur annoncer notre départ dans quelques jours n’est pas si facile, c’est le ventre serré que nous quittons ce soir l’orphelinat. Bon, ils ont une certaine habitude à voir des volontaires partir, ça sera sûrement plus difficile pour nous que pour eux…on se rassure comme on peut ! Ceci dit, on a eu la chance d’évoluer dans un cadre vraiment sympa et on ne s’y attendait pas vraiment : l’orphelinat ne fait clairement pas partie des mauvaises histoires que l’on peut entendre à droite à gauche. Ici, la joie de vie règne entre les enfants, le personnel est bienveillant et aux petits soins, l’école est toute neuve et le tout est encadré par la “mother”, une dame bienveillante, qui apporte beaucoup de moyens à cette belle communauté !
énorme! photo de lélé avec le ptit qui grimace: de toute beauté! celle de la ptite qui boude devant 2 chaussures dépareillées aussi, genre “je m’en-sortirai-jamais-avec-ces-chaussures”, trop drôle.
ça a du être bien drôle d’essayer de pas en perdre un alors qu’ils se ressemblent tous pour nous et vla la galère pour retenir des prénoms viet!!