Il faut le dire : nous avons un peu réfléchi avant de partir pour notre dernière étape du voyage. En effet, les Philippines ont une actualité qui peut en faire blanchir certains. Mais encore une fois, les médias y sont pour beaucoup. Nous avons donc un peu étudié la chose (les zones sensibles, les raisons des tensions, le risque pour un touriste, etc.) et nous voilà finalement déterminés à goûter au nectar que proposent les Philippines.
Notre arrivée est assez clichée puisque nous arrivons à Manille vers 22h alors que nous avions entendu que la capitale n’est pas très safe de nuit… Pour l’occasion, nous avions pris un hôtel “clean” pour nous rassurer et avions aussi choisi d’être proches des gares routières afin de pouvoir enchaîner rapidement vers le nord. Ce ne fut pas l’idée du siècle puisque le quartier n’est pas vraiment “accueillant” vu que l’hôtesse de la réception nous invite “à ne pas sortir du tout après 20h”. Conclusion : nous avons passé une grosse demi-journée dans le quartier historique avant de rentrer se cloîtrer dans notre antre et de filer en bus vers le nord.
Après une dizaine d’heures dans un bus climatisé jusqu’à 0°C, nous arrivons à Banaue, ville de départ de notre boucle dans le nord. Le paysage est impressionnant car nous nous trouvons au milieu des montagnes et apercevons déjà des rizières un peu partout. Nous atterrissons chez Randy (appelé plus tard Randy-les-bons-plans) qui nous permet de finir notre nuit dans une chambre avant de nous expliquer les différentes options pour trekker dans la région. Nous prenons un guide pour trois jours et faisons la rencontre de deux couples de français (ici les français sont partout c’est assez dingue) : Alix et JB et Coline et Yann, avec qui nous partagerons le guide durant le trek.
Nous partons au petit matin afin de faire quelques courses et de rejoindre en tricycle (moto et side-car aménagé avec une cabine) le point de départ du chemin de rando. Il fait beau et chaud et les points de vue sont superbes. Le courant passe bien avec la troupe et après une marche dans la forêt, nous faisons une pause déjeuner près d’une rivière avec au rendez-vous baignade et sauts.
La deuxième partie se fait à travers un réseau de rizières, à même les murs de pierre qui soutiennent les terrasses. Il n’est pas facile de marcher sur les pierres glissantes et de regarder les vues incroyables, croyez-nous ! Un touriste a d’ailleurs fait une chute de 3 mètres devant nos yeux pour nous laisser passer pour atterrir dans la toute nouvelle rizière plantée ! Nous montons et descendons non-stop à travers un dédale de rizières et montagnes et en prenons plein les yeux ! Nous étions passés par une région riche en terrasses et rizières au Vietnam également mais là, nous sommes au niveau du dessus (aussi parce que cette fois, la vue est complètement dégagée).
Le trek dure 3 jours et nous faisons deux stops chez l’habitant, avec un passage par la case massage. Il faut dire qu’on a bien marché.
De retour au village de Banaue, nous prenons la direction de Sagada, plus au nord, avec Alix et JB et atterrissons à l’auberge “Treasure Rock” conseillée par notre hôte de Banaue. Et c’est là que le surnom “Randy-les-bons-plans” prend toute sa mesure. Nous avons traversé TOUTE la ville, avec tous nos sacs, sous un soleil assommant. Nous avons tous pesté intérieurement mais sommes finalement arrivés à l’auberge. Et après avoir grimpé une ultime butte rocheuse, nous sommes tombés sur le petit coin de paradis qui serait notre maison pour les jours à venir. L’auberge ressemble à chalet de montagne, tout en bois. Elle est en surplomb d’un canyon, possède une terrasse, une petite cuisine chaleureuse, un coin salon/salle à manger (si si, en Asie, c’est possible !), des hôtes charmants (qui nous invitent rapidement à dîner chez eux) et un couple de français, Marie et Greg, qui ont bien participé à ce que nous nous sentions bien, presque comme à la maison. Nous nous sommes donc laissés guider par nos deux amis et avons fait un peu de spéléo dans une grotte (pour Mathieu), un petit trek dans les montagnes et une visite autour de la ville à la découverte des traditions locales (les fameux cercueils suspendus – cf. photo), guidée par Joan, la gérante de notre auberge. Bref, ces quelques jours nous ont laissé un super souvenir.
Pour la suite, nous avons décidé de filer vers la fameuse île de Palawan, le joyau des Philippines, dès maintenant pour éviter la vague touristique des vacances de Pâques. Le trajet jusqu’à Manille est mémorable : un chauffeur de rallye au volant d’un bus énorme, climatisé à tel point que l’un des chauffeurs s’enferme sous couverture en laine et chapka, dans des montagnes vertigineuses, avec une russe qui vomit ses tripes pendant la moitié du trajet, et une arrivée encore plus tôt que prévu à la capitale, mais en pleine nuit, nous offrant ainsi 12h d’attente pour notre vol 🙂